Article L'Orient Le Jour du 14 Septembre 2013
Une soirée à l’opéra... au Liban
Initiative - Le Metropolitan et le Bolchoï en direct des salles « Première » du circuit Empire ? Voici un événement extraordinaire qu’a tenu à annoncer Mario Haddad, président du groupe Empire, en présence de la presse.
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Entouré de Tancrède de la Morinerie (attaché audiovisuel régional auprès de l’Institut français) et de Lama Tyan (spécialiste et conférencière en opératique), Mario Haddad a tenu une conférence de presse dans la salle « Première » de l’Empire Sodeco pour lancer cet événement unique et prestigieux pour le Liban, et qui se déroulera du 5 octobre jusqu’au 10 mai. Mais de quoi s’agit-il exactement ? |
Afin de pouvoir se mettre sur les mêmes ondes internationales et de partager l’émotion que procure un ballet ou un opéra de qualité, le cinéma Empire s’est associé avec Pathé Live et a signé un partenariat avec le Metropolitan Opera de New York ainsi que le Bolchoï afin de diffuser leurs opéras et ballets en direct. Au total seize représentations donc, retransmises par l’intermédiaire d’un faisceau spécial (10 opéras et six ballets), qui regroupent les plus grands noms et les plus grandes stars du classique. Eugène Onéguine (en inauguration), Le Corsaire, Werther, Prince Igor, Jewels Tosca et d’autres spectacles encore de la saison 2013-2014.
Démocratiser l’opéra
Avant-gardiste ? Novateur ? Mario Haddad a toujours habitué son public à des surprises. Récemment, il venait de réaménager les salles du Sodeco baptisées « Première ». Aujourd’hui, ce passionné de cinéma et d’arts propose (non sans gros investissements et gros risques) ce concept nouveau, le premier encore au Moyen-Orient. « Cela fait deux ans que nous travaillons sur ce projet et que nous faisons la cour au Met, dit-il en rigolant, et c’est grâce à Tancrède de la Morinerie – qui a été le contact avec Pathé Live – que finalement le projet a pris forme. » Et de poursuivre : « Le Liban n’a jamais eu de salle d’opéra alors que les amateurs de cet art ne manquent pas. Aujourd’hui, grâce à ce système de diffusion directe, les Libanais pourront aller à l’opéra et partager des moments uniques avec des audiences internationales. » « Nous nageons encore dans l’inconnu, poursuit Mario Haddad, tout en prenant de gros risques, mais si les salles (car les six seront aménagées en fonction) parviennent à avoir un effectif de centquatre-vingts personnes, nous considérerons que c’est déjà un défi relevé et nous pourrons alors penser agrandir ce concept et prospecter de plus grandes salles. »
Pour sa part, Lama Tyan s’est dit heureuse que cet événement ait enfin lieu. Habituée des salles internationales, cette globe-trotteuse d’opéra est fière qu’enfin le Met s’invite au Liban. « En effet, dit-elle, le Met est la plus grande maison d’opéra et dispose de 4 000 places. Vivant sur le mécénat, elle regroupe les plus grands noms de ce milieu et jouit d’une palette variée de spectacles. Lorsque le directeur du Met a eu l’idée en 2006 de diffuser La Flûte enchantée en direct, pour redonner du punch à cet art lyrique et le rendre accessible au plus grand nombre d’auditeurs, on l’a traité d’illuminé et de révolutionnaire. » « L’opéra pour lui ne devait pas être un dinosaure. L’an dernier, plus de deux millions et demi de spectateurs de 54 pays ont pu assister à des spectacles opératiques, poursuit Lama Tyan. Je suis fière que, grâce au cinéma Empire, le Liban soit le 55e pays. Pour ma part, je présenterai dans mes cours (donnés à l’hôtel Le Gabriel) la performance de la semaine. » Enfin, Tancrède de la Morinerie s’est expliqué sur les difficultés et le long processus qu’a engagés ce projet. « Nous sommes finalement capables de présenter cette occasion unique aux Libanais et d’être sur le même faisceau que le monde international artistique. »
Mario Haddad a tenu en conclusion à rappeler que ce sera une véritable soirée d’opéra avec deux entractes, du vin et des plats appropriés ; que les spectacles seront traduits ; qu’il y aura un livret explicatif et, enfin, que les spectateurs auront l’occasion d’assister aux coulisses. « Bookez vite, conclut-il, et venez surtout trois quarts d’heure à l’avance pour partager ces instants uniques avec un public mélomane. »